On Sunday 25 July, the President of the Tunisian Republic declared the suspension of the Assembly of People’s Representatives (ARP), the resignation of the head of government and the lifting of parliamentary immunity. These measures follow the six-month-long tug-of-war between the head of parliament, Rached Ghannouchi – also leader of the main party, Ennahda – and President Kaïs Saïed, which has paralysed the government and disorganised the public authorities. While this decision goes against the democratic process, it has caused general jubilation in the streets (L’Orient-Le Jour). Why did this happen? Citizens’ perceptions and assessments were a precursor to the current situation. The Tunisian people have a negative perception of their political leaders and especially of the ARP, according to the most recent Afrobarometer survey. The ARP is considered the most unreliable state institution and the most plagued by corruption. Very few citizens believe that members of the ARP listen to what ordinary people have to say. The lack of public trust is not a new trend but dates back to 2015, before which Tunisia was plunged into a difficult situation – including severe political polarisation, social tension and a series of terrorist attacks – that improved following the 2014 presidential elections. More broadly, the government’s performance is also under fire in terms of its ability to create jobs, reduce social inequalities and deliver basic services. The future as well as the present is bleak for the majority of respondents, most of whom are disenchanted, expecting an improvement after the revolution but in vain. For them, the country’s poor economic situation persists, and the country is heading in the wrong direction. / Le dimanche 25 juillet, le Président de la République Tunisienne déclarait la suspension de l’Assemblée des Représentants du Peuple (ARP), la démission du chef du gouvernement et la levée de l’immunité parlementaire. Ces mesures font suite au bras de fer en cours depuis six mois entre le chef du Parlement, Rached Ghannouchi – aussi chef de file du principal parti, Ennahda – et le Président Kaïs Saïed qui paralyse le gouvernement et désorganise les pouvoirs publics. Alors que cette décision va à l’encontre du processus démocratique, elle a provoqué une liesse générale dans les rues (L’Orient-Le Jour). Pourquoi ? Les perceptions et évaluations citoyennes avaient été précurseurs de la situation actuelle. Le peuple tunisien a une perception négative de ses dirigeants politiques et plus particulièrement de l’ARP, selon la plus récente enquête d’Afrobarometer. C’est l’ARP qui est jugée l’institution de l’Etat la moins fiable et la plus gangrenée par la corruption. Très peu de citoyens pensent que les membres de l’ARP écoutent ce que les gens ordinaires ont à leur dire. Le manque de confiance du public n’est pas une nouvelle tendance mais date de depuis 2015, période avant laquelle la Tunisie était plongée dans une situation difficile – notamment avec une polarisation politique sévère, une tension sociale et une série d’attaques terroristes – qui s’est améliorée suite aux élections présidentielles de 2014. Plus largement, les performances du gouvernement sont aussi pointées du doigt quant à sa capacité à créer des emplois, réduire les inégalités sociales et octroyer les services de base. L’avenir comme le présent est sombre pour la majorité des répondants, la plupart désenchantés, s’attendant à une amélioration après la révolution mais en vain. Pour eux, la mauvaise situation économique du pays persiste, et le pays se dirige dans la mauvaise direction.