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Commerce du Riz et Développement de la Filière Riz en Afrique de l’Ouest: Une Approche Pour des Politiques Publiques plus Cohérentes / Rice Trade and Rice Sector Development in West Africa: An Approach for More Coherent Public Policies

The development of the rice sector in West Africa represents an important policy challenge. Following the food price crisis of 2008, West African countries have managed to boost rice production. However, with little improvement in the sector’s competitiveness, they have continued to import increasing amounts of rice, exposing them to international market volatility. Trade policies have contributed to this outcome. Low import protection, relative to Asian producers, has been a major factor, as evidenced by smuggling activities between countries with different tariff levels. Tax exemptions often arbitrarily granted to rice importers have undermined the stability of domestic markets. Poor enforcement of quality and safety standards has allowed the import of low-quality rice, thus competing unfairly with West African farmers. In addition to official policies, complex and interrelated interests between private and public actors drive rice trade activities. The import and distribution of rice, which generates significant rents, is supported by powerful economic and political actors. Nevertheless, recent developments suggest that progress in the regulation of rice markets and the development of competitive and inclusive value chains is achievable. This requires an alignment of interests, the promotion of coherent policies linking stricter import regulation to the structuring of domestic markets, and incentives for private investment. Building on existing dynamics in cross-border regions, trade facilitation could further contribute to the emergence of modern value chains and food security. Scaling up promising experiences in market and trade regulation, while developing the rice sector within more sustainable agri-food systems, also depends on the interests of individual states to better coordinate their national rice policies and implement regional trade agreements. / Le développement du secteur du riz en Afrique de l’Ouest représente un défi important de politique publique. Suite à la crise des prix alimentaires de 2008, les pays d’Afrique de l’Ouest ont réussi à stimuler la production de riz. Cependant, la compétitivité du secteur ne s’étant que trop peu améliorée, ils ont continué à importer des quantités croissantes de riz, ce qui les a exposés à la volatilité du marché international. Les politiques commerciales ont contribué à ce résultat. La faible protection des importations, par rapport aux producteurs asiatiques, a été un facteur majeur, comme le montrent les activités de contrebande entre des pays ayant des niveaux tarifaires différents. Les exonérations fiscales souvent accordées arbitrairement aux importateurs de riz ont miné la stabilité des marchés intérieurs. La faible application des normes de qualité et de sécurité sanitaire a permis l’importation de riz de qualité inférieure, concurrençant ainsi injustement les agriculteurs d’Afrique de l’Ouest. Outre les politiques officielles, des intérêts complexes et interdépendants entre les acteurs privés et publics motivent les activités de commerce du riz. L’importation et la distribution du riz, qui génère des rentes importantes, sont soutenues par de puissants acteurs économiques et politiques. Néanmoins, les développements récents suggèrent que des progrès dans la régulation des marchés du riz et le développement de filières compétitives et inclusives sont réalisables. Cela nécessite un alignement des intérêts, la promotion de politiques cohérentes liant une réglementation plus stricte des importations à la structuration des marchés intérieurs, et des incitations à l’investissement privé. En s’appuyant sur les dynamiques existantes dans les régions transfrontalières, la facilitation des échanges pourrait contribuer davantage à l’émergence de chaînes de valeur modernes et à la sécurité alimentaire. La mise à l’échelle d’expériences prometteuses en matière de régulation du marché et du commerce, tout en développant le secteur du riz dans le cadre de systèmes agroalimentaires plus durables, dépend également des intérêts des différents États à mieux coordonner leurs politiques nationales en matière de riz et à mettre en œuvre les accords commerciaux régionaux.