Briefing Paper

Du Mouvement Associatif Marocain: le Récit et le Sens/ The Moroccan Associative Movement : The Story and the Meaning

The aim of this study is to try to explore the trajectories of the Moroccan associative movement. These can reveal the main characteristics. This history cannot be grasped exhaustively, despite the existence of important literature – historically, anthropological, sociological, or even conceptual, methodological or theoretical aspects. In the present state, it remains inconsistent, scattered, oral, diversely told by its members, presented in fragments, in waves, in fragments of experiences lived here and there. A few have definitely encrusted themselves and are regenerating themselves constantly, some of them have sometimes distanced themselves from associative action, or even from the action itself. Depending on the case, memory is weakened, and the project to develop a history of the associative movement becomes more complex, more difficult and more urgent. The theme of associationism in Morocco refers to notions and practices claiming to be civil society. Social theory has already largely marked the field. Associations have often been defined by what they are not: independent, autonomous from states, governments and political parties, not lucrative, they give themselves as a form of self-giving, or at most participation in cultural, social and political life. They also essentially present themselves as community integration structures designed to pool the values, knowledge and activities to unite multiple interests in order to serve the general interest./ L’objet de la présente étude est d’essayer d’explorer les trajectoires du mouvement associatif marocain. Celles-ci peuvent permettre d’en dégager les caractéristiques principales. Cette histoire ne peut être saisie de manière exhaustive en dépit de l’existence d’une importante littérature monographique, historienne, anthropologique, sociologique, voire conceptuelle, méthodologique ou théorique. En l’état actuel, elle reste inconstante, dispersée, orale, diversement contée par ses acteurs, présentée par bribes, par vagues, par fragments d’expériences vécues çà et là par des acteurs souvent trop situés, à partir d’angles particuliers, ayant adopté aujourd’hui une variété d’attitudes : quelques-uns s’y sont définitivement incrustés et s’y régénèrent sans cesse, certains d’entre eux ont pris parfois leurs distances par rapport à l’action associative, voire par rapport à l’action tout court, d’autres se sont réfugiés dans d’autres militances. Selon les cas, la mémoire s’affaiblit ou s’évapore, et le projet d’élaborer une histoire du mouvement associatif en devient plus complexe, plus difficile et plus urgent. Le thème de l’associationnisme au Maroc renvoie aux notions et pratiques se réclamant de la société civile. La théorie sociale en a déjà largement balisé le champ. Les associations ont été souvent définies par ce qu’elles ne sont pas : indépendantes, autonomes par rapport aux Etats, aux gouvernements et aux partis politiques, non lucratives, elles se donnent comme une forme de don de soi, ou tout au plus de participation à la vie culturelle, sociale, et politique. Elles se présentent aussi pour l’essentiel comme des structures d’intégration communautaire destinées à mettre en commun les valeurs, connaissances, activités pour fédérer les multiples intérêts dans le but de servir l’intérêt général.