Briefing Paper

Entre Sentiments D’insécurité et D’impunité, les Sénégalais Accusent le Chômage des Jeunes Comme Principale Cause de la Délinquance / Between Feelings of Insecurity and Impunity, the Senegalese Blame Youth Unemployment as the Main Cause of Delinquency

The government of Senegal is committed to ensuring the integrity of the territory and of people, goods and services as well as social cohesion, and to promoting citizenship and civic behaviour. However, in recent years, cases of violence such as assaults, armed robberies, rapes, burglaries and murders have increased, particularly in Dakar. Despite the security measures deployed day and night on the ground and the installation of video surveillance cameras in all sensitive areas, insecurity continues to be observed in some places, particularly in the Pikine district. The number of prisoners is still on the rise, rising from 10,045 in 2017 to 11,014 in 2018, including 241 minors. In the light of the recent Afrobarometer survey, the Senegalese reveal a feeling of insecurity in their neighbourhoods and, to a lesser extent, a fear of crime in their own homes. This concern is higher among rural inhabitants, the less educated and the poorest. In addition to this feeling of insecurity, citizens deplore the inequality of justice and the impunity of officials who commit crimes. Youth unemployment and increased poverty are identified as the main causes of insecurity and delinquency, the solutions to which should be the creation of work opportunities for young people, the reinstatement of the death penalty and the strengthening of education for peace and citizenship. Moreover, the vast majority of Senegalese are in favour of introducing the death penalty into the constitution. Although most Senegalese consider the government’s efforts to reduce crime to be insufficient, the majority of Senegalese believe that private communications should be monitored, and people’s movements prohibited in the event of public security threats. However, citizens agree that the government should never regulate what is said in places of worship. / Dans le domaine de la paix et de la sécurité, le gouvernement du Sénégal s’est engagé à veiller sur l’intégrité du territoire et des personnes, des biens et des services ainsi que sur la cohésion sociale, et d’assurer la promotion de la citoyenneté et des comportements civiques. Cependant, depuis quelques années, les cas de violences tels que les agressions, vols à mains armées, viols, cambriolages et meurtres se multiplient, notamment à Dakar. Malgré le dispositif sécuritaire déployés nuit et jour sur le terrain et l’implantation des caméras de vidéosurveillance sur l’ensemble des zones sensibles, l’insécurité continue d’être observée par endroit, notamment dans le département de Pikine. L’effectif de la population carcérale reste en hausse, passant de 10.045 en 2017 à 11.014 en 2018, dont 241 mineurs. A la lumière de la récente enquête Afrobarometer, les Sénégalais révèlent un sentiment d’insécurité dans leurs quartiers et dans une moindre mesure la crainte de subir un crime dans leurs propres maisons. Cette inquiétude est plus élevée chez les habitants en milieu rural, les moins instruits et les plus pauvres. A côté de ce sentiment d’insécurité, les citoyens déplorent l’inégalité devant la justice et l’impunité des officiels qui commettent des crimes. Le chômage des jeunes et l’accentuation de la pauvreté sont identifiés comme les principales causes de l’insécurité et de la délinquance dont les solutions devraient être la création des opportunités de travail pour les jeunes, le rétablissement de la peine de mort et le renforcement de l’éducation à la paix et à la citoyenneté. D’ailleurs, la grande majorité des Sénégalais sont favorables à l’introduction de la peine de mort dans la constitution. Si la plupart des Sénégalais jugent plutôt insuffisants les efforts du gouvernement pour réduire la criminalité, il n’en demeure pas moins que pour cette majorité les communications privées devraient pouvoir être surveillées et les déplacements des gens interdits en cas de menaces de sécurité publique. Cependant, les citoyens s’accordent sur le fait que le gouvernement ne devrait jamais réguler ce qui se dit dans les lieux de culte.