Faced with economic difficulties due to a heavy external debt and the impact of recent security shocks, Burkina Faso must improve the mobilisation of its tax revenues. These are clearly lower than those of other countries in the West African Economic and Monetary Union (WAEMU). Thus, as in other countries, these resources collected would make it possible to finance the state’s lifestyle and socio-economic development. The Burkinabe government has made significant efforts, particularly in the development of certain innovations such as a version of the e-Sintax tele-procedure platform. This has been extended to all taxpayers since February 2020 and allows for remote declaration and remote payment. However, questions related to the fairness, transparency and accountability of the tax system remain and seem to be fuelling a rise in “tax incivism” in the country. In the recent Afrobarometer survey, only a small majority of Burkinabè support the government’s right to enforce the payment of taxes. / Confronté à des difficultés économiques dues à une dette extérieure trop pesante et à l’impact des récents chocs sécuritaires, le Burkina Faso se doit d’améliorer la mobilisation de ses recettes fiscales. Celles-ci sont en effet clairement inférieures à celles des autres pays de l’Union Economique et Monétaire Ouest Africaine (UEMOA). Ainsi, comme dans d’autres pays, ces ressources collectées permettraient de financer le train de vie de l’Etat ainsi que le développement socio-économique. L’Etat burkinabè a consenti d’importants efforts, notamment pour le développement de certaines innovations telles qu’une version de la plateforme de téléprocédures e-Sintax. Celle-ci, élargie à tous les contribuables depuis février 2020, permet la télédéclaration et le télépaiement. Cependant, des questions liées à l’équité, à la transparence, et à la redevabilité du système du fisc restent posées et semblent alimenter une montée de « l’incivisme fiscal » dans le pays. Lors de l’enquête récente d’Afrobarometer, seulement une faible majorité des Burkinabè soutiennent le droit du gouvernement d’imposer le paiement des impôts et taxes. Cette proportion est encore plus faible chez les citoyens les moins nantis. Les citoyens expriment un déficit d’informations aussi bien concernant le paiement des impôts et taxes que l’utilisation des recettes fiscales par le gouvernement. En effet, les Burkinabè sont favorables aux impôts et taxes si cela implique une amélioration des prestations de services de la part du gouvernement ou si les ressources sont bien utilisées pour l’auto-financement du développement du pays. Ils estiment aussi qu’il doit y avoir de l’équité dans le paiement des impôts et taxes. Aussi bien les riches que les démunis sont d’avis qu’il faut imposer des taux plus élevés aux plus aisés afin de financer les programmes d’aide aux personnes défavorisées. A la lumière de ces résultats, il se dégage que la légitimité d’imposer les impôts et taxes dépendra des réponses que le gouvernement apportera à ces perceptions citoyennes.