Guinea has just adopted a new Constitution following the controversial referendum of 22 March 2020, which was coupled with legislative elections leading to the establishment of a new National Assembly. This double ballot was boycotted by many Guineans. The new Constitution stipulates that the President of the Republic is elected for a six-year term, renewable once. October 18, 2020 is the date set for the next presidential election in a context marked by a power struggle between the National Front for the Defence of the Constitution of 2010 (FNDC) and the government in power, which is running for a third term. The FNDC, a civic grouping that has initiated a series of demonstrations since October 2019 against a constitutional reform that would lead President Alpha Condé to a third round, has been joined by the main opposition political parties. Although socially Guinea is considered a stable country in the sub-region, it is often plagued by major civil unrest and remains politically fragile. Weak governance and the under-use of natural resources, which are numerous and diverse, have resulted in its population being one of the poorest in the world. On the United Nations Development Programme (UNDP) Human Development Index (2019), Guinea ranks 174th out of 189 countries. The country’s fragility is not linked to cohabitation at the grassroots, but to the political use of the ethnic phenomenon in Guinea. The authority of the state is sufficiently undermined, and citizens do not trust the justice system. The forces of law and order are regularly accused of using live ammunition, without investigation and punishment. All successive regimes have used ethnicity to assert their authority and to achieve their political goals. The ethnicisation of political life even affects the foundations of democracy and the functioning of the nation’s institutions, which are weakened by interference of all kinds. In the face of the presidential election on 18 October, an analysis of the data from the recent Afrobarometer survey, in late 2019, shows significant concern on the part of Guineans about their democracy. Few of them are satisfied with the way it works, and many fear violent conflicts caused by competition between political parties. / La Guinée vient d’adopter une nouvelle Constitution suite au référendum controversé du 22 mars 2020, qui a été couplé avec des élections législatives ayant conduit à la mise en place d’une nouvelle Assemblée Nationale. Ce double scrutin a été boycotté par bon nombre de Guinéens. La nouvelle Constitution stipule que le Président de la République est élu pour un mandat de six ans, renouvelable une fois. Le 18 octobre 2020 est la date fixée pour la prochaine élection présidentielle dans un contexte marquée par un bras de fer entre le Front National de la Défense de la Constitution de 2010 (FNDC) et le pouvoir en place, qui se présente pour un troisième mandat. Le FNDC, un regroupement civique qui a initié une série de manifestations depuis octobre 2019 contre une réforme constitutionnelle qui conduirait le Président Alpha Condé à un troisième tour, a été rejoint par les principaux partis politiques de l’opposition. Bien que sur le plan social la Guinée soit considérée comme un pays stable dans la sousrégion, elle est souvent traversée par des troubles civiles importants et reste politiquement fragile. La faiblesse de la gouvernance et la sous-utilisation des ressources naturelles, pourtant nombreuses et diversifiées, ont abouti à faire de sa population une des plus pauvres du monde. Sur l’Indice de Développement Humain du Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD) (2019), la Guinée occupe la 174ième place sur 189. La fragilité du pays n’est pas liée à la cohabitation à la base, mais à l’utilisation politique du phénomène ethnique en Guinée. L’autorité de l’État est suffisamment ébranlée, et les citoyens ne font pas confiance à la justice. Les forces de l’ordre sont régulièrement accusées d’utiliser des balles réelles, sans qu’il n’y ait d’enquête et de sanction. Tous les régimes successifs ont utilisé l’ethnie pour asseoir leur autorité et pour atteindre leurs objectifs politiques. L’ethnicisation de la vie politique touche même les fondements de la démocratie et le fonctionnement des institutions de la nation, qui sont affaiblies par des interférences de tous genres Tous les deux s’étaient maintenus au pouvoir jusqu’à leur mort par des astuces allant d’élections non ouvertes ou non transparentes à la modification de la Constitution. Face à l’élection présidentielle du 18 octobre, une analyse des données de la récente enquête d’Afrobarometer, en fin 2019, montre des préoccupations significatives de la part des Guinéens par rapport à leur démocratie. Peu d’entre eux se déclarent satisfaits de son fonctionnement, et beaucoup craignent des conflits violents engendré par la compétition entre partis politiques