Chad’s army plays a central role in the international counter-terrorism operations in the Sahel, but it is a source of potential instability at home. Its cohesion is undermined by discrepancies in the treatment of elite troops compared to other soldiers, and by the lack of regional and ethnic diversity in command positions. Moreover, in recent years, new forms of dissent have arisen. Some officers have refused to fight their rebel “kin”, while others, admittedly few in number, have publicly criticised the management of military affairs. Many Chadians worry about the risks of a violent succession and strife within a divided army if 68-year-old President Idriss Déby were to leave power. In the months and years to come, and with the help of outside partners, the Chadian authorities should respond to discontent within the army, improve representation of different national communities within its ranks and, above all, identify safeguards to avoid a violent transition. Long considered an impoverished country with no real regional clout and in the grip of rebellion, over the past decade Chad has gained new standing on the African scene. It owes this renewed influence above all to the deployment of its army abroad to combat jihadists in the Sahel and Lake Chad basin. Having become a key actor in the counter-terrorism fight, the Chadian government has played the military diplomacy card and consolidated its political alliances and security partnerships with Western countries, in particular France and the United States. But while Chad’s army has displayed its strength abroad, it is by no means a factor of national unity on its home turf. When President Déby came to power in 1990, he expressed a desire to create a national, professional army. This has never materialised. / L’armée du Tchad joue un rôle central dans le dispositif international de lutte contre le terrorisme au Sahel, mais elle est en même temps une source d’instabilité potentielle pour ce pays. Les différences de traitement entre les troupes d’élite et les autres soldats ainsi que le manque de représentativité régionale et ethnique aux postes de commandement minent sa cohésion. Par ailleurs, ces dernières années, des dissensions inhabituelles ont vu le jour. Certains officiers ont en effet refusé de combattre leurs « parents » rebelles et d’autres, certes peu nombreux, ont publiquement critiqué la gestion des affaires militaires. De nombreux Tchadiens s’inquiètent des risques de succession violente et de luttes au sein d’une armée divisée si le président Idriss Déby Itno, âgé de 68 ans, devait quitter le pouvoir. Les autorités tchadiennes, avec l’aide de leurs partenaires, devront, dans les mois et années à venir, chercher à répondre aux mécontentements qui existent au sein de l’armée, améliorer sa représentativité et surtout identifier des garde-fous pour éviter une transition violente. Longtemps considéré comme un pays pauvre sans réelle influence régionale et en proie à des rébellions, le Tchad a pris une stature nouvelle sur la scène africaine au cours de la décennie écoulée. Il doit ce regain d’influence avant tout à sa capacité à déployer son armée sur les théâtres d’opérations extérieurs pour combattre les mouvements jihadistes au Sahel et au lac Tchad. Devenu un acteur militaire incontournable dans la lutte contre le terrorisme, le pouvoir tchadien a joué la carte de la diplomatie militaire et consolidé son alliance politique et son partenariat sécuritaire avec les pays occidentaux, notamment la France et les Etats-Unis.