Gabon, a democratic country since the early 1990s, is like many African countries whose democracy is sometimes limited to the simple holding of regular elections. Yet we know that the strength of liberal democracy lies in the fact that it gives the people what they want most: freedom. Gabon, a signatory of the Universal Declaration of Human Rights, has a political history marked by a long series of problems related to the expression of freedoms, which is why some people present civil liberties as the “weak link” of Gabonese democracy. With regard to press freedom, for example, the country has seen a steady decline in the Reporters Without Borders ranking (2020), from 95th out of 180 countries in 2013 to 115th place in 2019. Concerns have been growing since the High Authority for Communication (HAC) took office in 2018, suspending media and journalists publishing articles that criticise the president, his entourage or those close to the government. It is also in this spirit that the Media Employers’ Organisation (OPAM) of Gabon recently invited the HAC to “reappropriate” to work towards a free and independent press, rather than automatically resorting to sanctions as a precautionary measure that it considers often unjustified. The results of the latest Afrobarometer survey show that Gabonese people feel that they are not free enough to express themselves and admit that they have to be careful about what they say about politics. They also demand less government censorship of the media. On the other hand, they are mostly in favour of banning any publication that insults or criticises the head of state. / Le Gabon, pays démocratique depuis le début des années 1990, est comme bon nombre de pays africains dont la démocratie ne se limite parfois qu’à la simple tenue d’élections régulières. Pourtant nous savons que la force de la démocratie libérale réside dans le fait qu’elle donne au peuple ce à quoi il aspire le plus: la liberté. Le Gabon, signataire de la Déclaration Universelle des Droits de l’Homme, a une histoire politique marquée par une longue série de problèmes liés à l’expression des libertés, raison pour laquelle d’aucuns présentent les libertés civiles comme « le maillon faible » de la démocratie gabonaise. Concernant la liberté de la presse, par exemple, le pays a vu un constant recul dans le classement de Reporters Sans Frontières (2020), passant de la 95e position sur 180 pays en 2013 à la 115e place en 2019. Les inquiétudes sont grandissantes depuis l’entrée en fonction en 2018 de la Haute Autorité de la Communication (HAC), qui suspend des médias et journalistes publiant des articles qui critiquent le président, son entourage, ou des proches du pouvoir. C’est d’ailleurs dans cet esprit que l’Organisation Patronale des Médias (OPAM) du Gabon a récemment invité la HAC au « ressaisissement » pour œuvrer à une presse libre et indépendante, plutôt qu’à recourir automatiquement aux sanctions à titre conservatoire qu’elle juge être souvent injustifiées. Les résultats de la dernière enquête Afrobarometer montrent que les Gabonais estiment ne pas être suffisamment libres de s’exprimer et admettent devoir faire attention à ce qu’’ils disent au sujet de la politique. Ils revendiquent également moins de censure du gouvernement sur les médias. Par contre, ils sont majoritairement pour l’interdiction de toute publication qui injure ou qui critique le chef de l’Etat.