In all states, the main role of the gendarmerie and the police is to ensure the security of people and property and to maintain public order. In order to do this, the officers assigned to security must build a relationship of trust with the population in order to gain their support. In Gabon, this relationship of trust has particularly deteriorated since the 1990s. Indeed, the return to a multiparty democratic system has led to an increase in protest demonstrations. These protests focus on political demands, particularly during electoral periods, or to condemn government policies. Generally, the interventions of the forces of law and order are questioned because they are often considered coercive. During demonstrations, for example, the action of the police is sometimes perceived by the population as repressive and political, in favour of the government. In this case, the police are described as “authoritarian police”, associated with the government. The feeling of mistrust towards the police is reinforced by insecurity and harassment, especially if the population has the impression that the officers do nothing to curb this phenomenon. On the contrary, the latter are sometimes perceived as collectors and harassers who abuse their prerogatives. The results of the latest Afrobarometer survey in Gabon show that the country has very few police or gendarmerie stations, and Gabonese people say they have little confidence in law enforcement officers, just as they maintain that most of these officers are involved in corruption. / Dans tous les États, le rôle principal de la gendarmerie et de la police consiste à assurer la sécurité des personnes et des biens et de maintenir l’ordre public. Pour cela, les agents affectés à la sécurisation doivent construire une relation de confiance avec les populations pour susciter leur adhésion. Au Gabon, cette relation de confiance s’est particulièrement détériorée depuis la décennie 1990. En effet, le retour au système démocratique multipartite a conduit à la multiplication des manifestations de contestation. Ces contestations concernent les revendications politiques notamment lors des périodes électorales ou pour réprouver les politiques du gouvernement. Généralement, les interventions des forces de l’ordre sont remises en cause parce qu’elles sont souvent jugées coercitives. Lors des manifestations, par exemple, l’action des forces de l’ordre est parfois perçue par les populations comme répressive et politique, en faveur des gouvernants. Dans ce cas, la police est qualifiée de « police autoritaire », assimilée au pouvoir. Le sentiment de défiance envers les forces de l’ordre est renforcé par l’insécurité et les tracasseries, surtout si les populations ont l’impression que les agents ne font rien pour endiguer ce phénomène. Bien au contraire, ces derniers sont parfois perçus comme des agents percepteurs et tracassiers abusant de leurs prérogatives. Les résultats de la dernière enquête Afrobarometer au Gabon montrent que le pays est très peu couvert en postes de police ou de gendarmerie, et les Gabonais affirment leur faible confiance envers les agents des forces de l’ordre de même qu’ils soutiennent que la plupart de ces agents sont impliqués dans les affaires de corruption.