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Les Propositions Paysannes Pour une Réforme Foncière Senegalaise Garante d’un Developpement Agricole et Rurale Durable au Senegal / Proposals for Farmers Land Reform in Senegal – Guaranteeing Sustainable Agricultural and Rural Development

“The modernisation of our agriculture cannot be based on the agricultural entrepreneurship which is capital-based development. The exploitable land for agriculture in the broadest sense are, mostly occupied and operated by farmer families nationally. Therefore, it is difficult to justify a reform which would take place at the expense of those who operate or manage most of the farmland in the country. Privatisation of the farmland for the benefit of holders of capital, would be inevitably at the expense of agricultural farmers. The generalization of entrepreneurship to intensify and increase agricultural production seems politically, economically and socially unrealistic. Indeed, capital-based production systems constitute a negligible percentage of the total agricultural production and exports. They employ only a tiny part of the rural population and there is no economic sector to absorb the workforce that would be so released. For the NRF, the causes of inertia associated with rejection of the reform by people and chiefs or freezing of the legislation for reasons of social stability or defence of particular interests, can be bypassed with a strong participatory approach. The success of a reform, regardless of its nature, depends for a large part on the actual accession of the population to its application. In land matters, this accession can only be effective if the reform take into account the aspirations of the populations in their vast majority. /La modernisation de notre agriculture ne peut pas reposer sur le seul développement de l’entrepreneuriat agricole à base de capitaux. Les terres exploitables pour l’agriculture au sens large sont, pour l’essentiel occupées et exploitées par des familles paysannes au titre du domaine national. Dès lors, on peut difficilement justifier une réforme qui se ferait au détriment de ceux qui exploitent ou gèrent la majeure partie des terres agricoles du pays. Une privatisation des terres au profit de détenteurs de capitaux, se ferait forcément au détriment de l’agriculture paysanne. La généralisation de l’entrepreneuriat agricole pour intensifier et accroître la production agricole parait politiquement, économiquement et socialement peu réaliste. En effet, les systèmes de
production à base de capitaux constituent un pourcentage négligeable de la production agricole totale et des exportations. Ils n’emploient qu’une infime partie de la population rurale et il n’existe pas de secteur économique pouvant absorber la main d’oeuvre qui serait ainsi libérée. Pour le CNCR, les causes d’inertie liées au rejet de la réforme par les populations et les chefs
coutumiers ou au gel de la législation pour des raisons de stabilité sociale ou de défense d’intérêts particuliers, peuvent être contournées, si l’on adopte une approche résolument participative. La réussite d’une réforme, quelle que soit sa nature, dépend pour une large part de l’adhésion réelle de la population à son application. En matière foncière, cette adhésion ne peut être effective que si la réforme tient compte des aspirations des populations dans leur grande majorité. “