Briefing Paper

Les Sénégalais Déplorent la Hausse du Niveau de Corruption mais Craignent des Représailles en cas de Dénonciation / Senegalese Deplore Rising Corruption Levels but Fear Retaliation for Reporting

Corruption is one of the biggest obstacles to development on the African continent. It alone causes an estimated annual loss of $148 billion, or 25% of Africa’s gross domestic product (GDP). To fight against this issue, the Senegalese government has, since 2012, created the National Office for the Fight against Fraud and Corruption (OFNAC), an independent administrative authority with financial autonomy. This institution, which is well known to the Senegalese, is the symbol of the state’s commitment to the fight against corruption, which the majority of Senegalese (59%) appreciate, even if they are not satisfied with the results obtained, according to a study by OFNAC (2017). However, like most West African countries, Senegal has remained in the red zone in terms of the fight against corruption since 2016. Ranked 67th out of 180 countries worldwide in 2020, the country is experiencing stagnation after a period of progress between 2012 and 2015. The most recent Afrobarometer opinion poll in Senegal reveals that the majority of citizens consider the level of corruption to be on the rise, especially among police officers and gendarmes, but also among deputies, municipal or departmental councillors, judges and magistrates, presidential officials and civil servants. Users of public services reported daily corruption through the payment of bribes. On the other hand, the Senegalese judge the government’s performance in the fight against corruption in the public administration as rather negative. Although they are aware of the negative effects of corruption on the economy, citizens fear reprisals if they denounce acts of corruption. These results suggest that the authorities need to put in place institutional responses that involve the Senegalese people more in the fight against this scourge that is eating away at society. / La corruption constitue l’un des plus gros freins au développement du continent africain. Elle cause, à elle seule, une perte annuelle estimée à 148 milliards de dollars, soit 25% du produit intérieur brut (PIB) de l’Afrique. Pour lutter contre ce phénomène, le gouvernement du Sénégal a créé, depuis 2012, l’Office National de Lutte Contre la Fraude et la Corruption (OFNAC), une autorité administrative indépendante dotée de l’autonomie financière. Cette institution, bien connue des Sénégalais, est le symbole de l’engagement de l’Etat dans la lutte contre la corruption que la majorité des Sénégalais (59%) apprécient positivement, même s’ils ne sont pas satisfaits des résultats obtenus, selon une étude de l’OFNAC (2017). Cependant, comme la plupart des pays d’Afrique de l’Ouest, le Sénégal reste depuis 2016 dans la zone rouge en matière de lutte contre la corruption. Classé 67ème sur 180 pays au niveau mondial en 2020, le pays connait une stagnation après une période de progression entre 2012 et 2015. Le plus récent sondage d’opinions d’Afrobarometer au Sénégal révèle que la majorité des citoyens jugent le niveau de corruption en hausse, surtout chez les policiers et gendarmes mais aussi chez les députés, les conseillers municipaux ou départementaux, les juges et magistrats, les officiels de la présidence et les fonctionnaires. Des pratiques quotidiennes de corruption ont été signalées par les usagers des services publics à travers le versement de pots-de-vin. Par ailleurs, les Sénégalais jugent plutôt négatives les performances du gouvernement en matière de lutte contre la corruption au sein de l’administration publique. Bien qu’ils soient conscients des effets néfastes de la corruption sur l’économie, les citoyens redoutent des représailles en cas de dénonciation des actes de corruption. Ces résultats suggèrent la mise en place par les autorités de réponses institutionnelles impliquant davantage les Sénégalais dans la lutte contre ce fléau qui gangrène la société.