The north-eastern region of Mozambique, Cabo Delgado, has been the scene of a deadly insurgency since 2017, led by a group known as Ahlu Sunna Wal Jamaa, which the local population calls “Al Shabab”. Considered the poorest region in the country, the majority of the population is Muslim and remains marginalised in the government’s public development policies, despite the intensive exploitation of its significant natural resources. The discovery of the world’s ninth largest gas reserve in Cabo Delgado in 2010 has attracted significant investment from international companies, but has also led to a social upheaval that has created a security, humanitarian and political crisis that goes beyond the country’s borders. Built on a foundation of socio-economic tensions exacerbated by inequality and human rights abuses by Mozambican law enforcement agencies, the insurgency has developed in a territory marked by cross-border organised crime. Faced with the intensification of the insurgency offensive and the religious radicalisation of the insurgents, the SADC (Southern African Development Community) has taken a back seat, while international partners are offering assistance to a government that has come to recognise the gravity of the situation. This chapter Paix et sécurité (Chapitre 4) was originally published in “Rapport annuel sur la géopolitique de l’Afrique – 2021” / La région nord-est du Mozambique, Cabo Delgado, est, depuis 2017, le théâtre d’une insurrection meurtrière, menée par un groupe, connu sous le nom de Ahlu Sunna Wal Jamaa et que la population locale dénomme « Al Shabab ». Considérée comme la plus pauvre du pays, cette région abrite une population à majorité musulmane et qui reste marginalisée dans les politiques publiques de développement du Gouvernement, malgré l’exploitation intensive des importantes ressources naturelles de son sous-sol. La découverte, à partir de 2010, de la neuvième plus grande réserve gazière du monde à Cabo Delgado a suscité des investissements importants de compagnies internationales, mais marque le début d’un embrasement social créant une crise sécuritaire, humanitaire et politique dépassant les frontières du pays. Construite sur un enchevêtrement de tensions socio-économiques exacerbées par les inégalités et les violations des droits de l’homme par les forces de l’ordre mozambicaines, l’insurrection s’est développée sur un territoire marqué par la criminalité organisée transfrontalière. Face à l’intensification de l’offensive insurrectionnelle et la radicalisation religieuse des insurgés, la SADC (Communauté de développement d’Afrique australe) s’est illustrée par une posture de retrait, alors que des partenaires internationaux proposent leur aide à un Gouvernement qui a fini par reconnaitre la gravite de la situation.