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Note d’Alerte sur les Transactions Foncières à Grande échelle au Sénégal / Warning Note on Large Scale Land Transactions in Senegal

“The food crisis of 2008 sparked the continued rise, combined with high volatility, of world prices of cereals and other foodstuffs. At the same time, world production of major food commodities and the level of global stocks have experienced a major fall (global stocks of cereals amounted in 2008 to their lowest level since 1974). This was followed by strong economic and social tensions in a context characterized by an increasing demand for food, supported by continued population growth and rapid urbanization. Faced with such a situation exacerbated by the scarcity of arable land, and to ensure their food security, some rich countries dependent on food imports have developed outsourcing strategies for their production. Many northern countries, the Gulf and Asia thus sought to develop agricultural enclaves outside their borders to deal with the consequences and insufficiency of their agricultural productions facing a growing domestic demand. In the Middle East where arable land and water resources are increasingly scarce, oil monarchies have invested in creation of extra territorial outbuildings. On a world scale, five countries are distinguished by the importance of their acquisitions of farmland abroad: China, South Korea, the United Arab Emirates, Japan and Saudi Arabia. Together, they control today over 7.6 million hectares of cultivated land outside their national territory. The most notable African hosts are Madagascar, Mali, Zambia, Sudan, Tanzania, Zimbabwe, Uganda, Ghana, Mozambique and Ethiopia. / La crise alimentaire de 2008 a suscité la hausse continue, combinée avec une forte volatilité, des cours mondiaux des céréales et d’autres denrées alimentaires. Au même moment, la production mondiale des principaux produits alimentaires de base et le niveau des stocks mondiaux ont connu
une chute importante (les stocks mondiaux de céréales atteignaient en 2008 leur plus bas niveau depuis 1974). Il s’en est suivi de fortes tensions économiques et sociales dans un contexte caractérisé par l’augmentation de la demande alimentaire, soutenue par l’accroissement continu de la population
et une urbanisation rapide. Face à une telle situation, exacerbée par la raréfaction
des terres arables, et pour assurer leur sécurité alimentaire, certains pays riches dépendant des importations alimentaires ont développé des stratégies d’externalisation de leurs productions. De nombreux pays du Nord, du Golfe et d’Asie ont ainsi cherché à se doter d’enclaves agricoles en dehors de leurs frontières pour parer aux conséquences
d’une insuffisance de leurs productions
agricoles face à une demande intérieure croissante. Au Proche–Orient où les terres arables et les ressources en eau se font de plus en plus rares, les monarchies pétrolières ont investi dans la création
d’annexes agricoles extraterritoriales. A l’échelle mondiale, cinq pays se distinguent par l’importance de leurs acquisitions de terres arables à l’étranger : la Chine, la Corée du Sud, les Emirats Arabes Unis, le Japon et l’Arabie Saoudite. Ensemble, ils contrôlent aujourd’hui plus de 7,6 millions d’hectares cultivables hors de leur territoire national. Les pays hôtes les plus remarqués en Afrique sont Madagascar, le Mali, la Zambie, le Soudan, la Tanzanie, le
Zimbabwe, l’Ouganda, le Ghana, le Mozambique et l’Ethiopie.”