Since 2013, when France sent troops to stop a jihadist advance on Mali’s capital Bamako and kick militants out of the country’s north, outside powers have been working to stabilise the Sahel. Paris has led the strategy, which is multifaceted but heavy on military operations. For this mission, it has enlisted the aid of Germany and other European countries, as well as the United States, UN and European Union (EU), and the Sahelian states themselves. Seven years on, however, there is no convincing success story in the Sahel, but rather a steady deepening and expansion of its conflicts. Many of France’s partners, and even some within the French system itself, are increasingly sceptical about a stabilisation strategy that has burned through vast resources with meagre results. The coronavirus pandemic may compel Western states to reassess their budgetary priorities, possibly putting Sahel stabilisation programs on the chopping block. Building on Crisis Group’s 2017 report Finding the Right Role for the G5 Sahel Joint Force, and on recent pieces on the conflict’s roots in Mali, Niger and Burkina Faso, this report analyses the French-led multilateral stabilisation project in the central Sahel in the shadow of COVID-19. It is based on interviews with dozens of African, French, other European and U.S. military officials and other policymakers involved in security and development initiatives in the region. It examines how the stabilisation strategy has floundered and suggests ways for France and its partners to rethink their approach. / Depuis l’envoi des troupes françaises en 2013 pour bloquer l’avancée des jihadistes vers Bamako, capitale du Mali, et les déloger du nord du pays, les puissances occi dentales poursuivent leurs efforts de stabilisation du Sahel. Bien que multidimen sionnelles, les stratégies à l’œuvre, pilotées par les partenaires internationaux et notamment par Paris, reposent prioritairement sur des opérations militaires. Pour mener à bien cette mission, la France bénéficie de l’aide de l’Allemagne et d’autres pays européens ainsi que celle des Etats-Unis, des Nations unies, de l’Union européenne (UE) et des Etats du Sahel eux-mêmes. Cependant, sept ans plus tard, il demeure difficile d’affirmer que la situation au Sahel s’est améliorée. Au contraire, les conflits continuent à gagner en intensité et les théâtres d’affrontements violents se multiplient à travers la région. En plus de nom breux partenaires extérieurs, certains responsables français émettent de plus en plus de doutes quant à l’efficacité de stratégies de stabilisation coûteuses qui peinent à générer des résultats tangibles. La pandémie de coronavirus pourrait obliger les Etats occidentaux à revoir leurs priorités budgétaires, et est ainsi susceptible d’avoir un impact négatif sur le financement des programmes de stabilisation du Sahel. S’appuyant sur le rapport de Crisis Group de 2017 intitulé Force du G5 Sahel : trouver sa place dans l’embouteillage sécuritaire et sur des articles récents relatifs à l’origine du conflit au Mali, au Niger et au Burkina Faso, ce texte analyse les stratégies de stabilisation soutenues par la France au Sahel et souligne ce que la Covid-19 implique pour cette dernière. Ce rapport se fonde sur des entretiens menés avec des dizaines de représentants africains, français, européens, ainsi qu’avec des membres des forces armées américaines et d’autres décideurs impliqués dans des initiatives de sécurité et de développement dans la région. Il met en avant les faiblesses des stratégies de stabilisation actuellement à l’œuvre au Sahel et propose des pistes afin que la France et ses partenaires revoient leur approche.