Report

Sud-ouest du Niger: Prévenir un Nouveau Front Insurrectionnel / South Western Niger: Preventing a New Insurrection

Under the influence of gangs operating out of Nigeria, banditry is spreading in southwestern Niger. Along a border strip stretching between the Nigerien towns of Maradi and Dogondoutchi (or Doutchi), armed bandits have stolen entire herds and kidnapped hundreds of villagers. Many of the marauders are driven by greed, but others – in particular nomads whose pastoral livelihoods are imperilled by farmland expansion – take up arms to defend their families and property or to avenge injustices. In reaction, sedentary border zone residents have been forming fledgling self-defence groups. The insecurity risks creating the conditions for an insurrection that jihadists could exploit. The Nigerien authorities are mobilising their security apparatus to respond to the new threats. They should also redress grievances of herders impoverished by the pastoral crisis, reducing their incentive to take up arms, while pursuing intercommunal dialogue, monitoring self-defence groups and disarming bandits who pose a particular danger. The expansion of agricultural land greatly reduces the space available for livestock to graze, leading to pastoralists’ progressive impoverishment and sparking conflict between them and other land users, especially crop farmers. Many herders have come to see joining the bandits as a way of saving their livelihoods and protecting themselves from cattle rustling, as well as sometimes reaching a position of power. An armed insurrection against the state is becoming a real danger amid the communal violence, as the region is increasingly arousing the interest of jihadist groups from the Sahel and north-eastern Nigeria. The close link between jihadists and bandits is already evident elsewhere in the Sahel. / Sous l’influence de gangs opérant depuis le Nigéria, le banditisme se répand au sud-ouest du Niger. Le long d’une bande frontalière allant des villes nigériennes de Maradi à Dogondoutchi (ou Doutchi), des groupes de bandits armés volent des troupeaux entiers et kidnappent des centaines de villageois. Nombre de leurs membres sont mus par l’appât du gain, mais d’autres – en particulier les nomades victimes de la crise du pastoralisme – prennent les armes pour défendre leurs biens et leurs familles ou se venger d’injustices. En réaction, les autres communautés, notamment sédentaires, constituent des groupes d’autodéfense encore embryonnaires. Ce con texte porte en germe les conditions d’un contexte insurrectionnel que pourraient exploiter les jihadistes. Les autorités nigériennes mobilisent leur appareil sécuritaire pour répondre à ces nouvelles menaces. Elles devraient également agir de façon préventive pour limiter la tentation d’habitants de ces régions, notamment les éleveurs exposés à une crise du pastoralisme qui les appauvrit, de prendre les armes, et envisager des processus de démobilisation des bandits. L’extension des surfaces agricoles y réduit fortement les espaces dédiés à l’élevage, nourrit un phénomène d’appauvrissement progressif des pasteurs et entraine des conflits avec d’autres usagers, en particulier les agriculteurs. Dans ce contexte, rejoindre des groupes de bandits est aussi une manière de faire face à la crise du pastoralisme, de se protéger soi-même contre le vol de bétail et parfois d’accéder à une position de pouvoir. Le risque qu’une insurrection, c’est-à-dire une hostilité ouverte et armée contre l’Etat, se développe est d’autant plus important que la région suscite l’intérêt croissant de groupes jihadistes venus du Sahel et du nord-est du Nigéria. La jonction entre jihadistes et bandits locaux a déjà été observée ailleurs au Sahel et pourrait se répéter dans cette zone.