The prices of metals -most notably industrial metals- have risen significantly since January 2016, in contrast with 2014 and 2015, which were difficult years. This trend is due to substantial improvements in market fundamentals, both for demand and supply. However, the importance of speculative movements underlying this sharp rise in prices cannot be minimized or omitted. In the short term, it poses the risk of a correction linked to profit taking and a return to greater rationality. In the longer term, it could disrupt investment decisions and eventually induce a level of supply well above that of demand. The likelihood of a market deficit due to the gradual depletion of mines can certainly be explained through basic geology, however, the economic transcription from resources to reserves may pose a challenge of greater complexity. From this regard, it is clear that the (over-) statement of expected ores and/or metals shortages often serves speculative interests. Rising prices, growing exploratory investments, technological innovations enabling the development of recycling techniques and greater efficiency in the use of materials, as well as the adoption of substitution methods have, up until now, pushed back the limits of resource finiteness. / Les cours des métaux, industriels notamment, se sont inscrits dans un mouvement haussier particulièrement marqué depuis janvier 2016 qui tranche avec les années difficiles de 2014 et 2015. À l’origine de cette dynamique : une sensible amélioration des fondamentaux du marché, tant du côté de la demande que de l’offre. L’importance des mouvements spéculatifs qui sous-tendent cette forte remontée des cours ne peut cependant être oubliée voire minimisée. Elle pose à court terme le risque d’une correction liée à des prises de bénéfices et à un retour à une plus grande rationalité. À plus long terme, elle pourrait perturber la décision d’investissement et induire – à terme – un niveau de l’offre bien supérieur à celui de la demande. La probabilité d’un déficit du marché qui serait lié à l’épuisement progressif des mines procède certes d’une logique géologique élémentaire mais, de ressources en réserves, sa transcription économique s’avère probablement plus complexe. De ce point de vue, force est de constater que la (sur-) évocation d’une pénurie annoncée de minerais et/ou métaux sert bien souvent des intérêts spéculatifs. Poussé par l’élévation des prix, l’accroissement des investissements exploratoires, les innovations technologiques permettant le développement des techniques de recyclage et autorisant une plus grande efficience dans l’utilisation de la matière, mais également l’adoption de comportements de substitution a jusqu’à présent repoussé les limites de la finitude des ressources. [Ce titre est disponible en Anglais aussi: Too high, too fast, too loud? Questioning the soaring prices of minerals and metals.]